Cher Journal,
Cette semaine, je n’ai pas grand-chose à te raconter. Si ce n’est un constat rigolo. Très souvent, quand j’appelle Maître le matin, je suis dans la gare, dans la rue ou dans le train.
Tu me diras que dans la gare ou la rue, cela n’a guère d’importance, car je suis éloignée des gens et vu que je fais attention à ne pas parler fort, de ce fait, personne ne m’entend.
Par contre, dans le train, c’est une autre histoire. J’ai souvent des personnes proches de moi. Tu devines donc qu’il m’est difficile de prononcer certains mots ou de parler de certaines situations. Même si j’en lâche quelques-uns. D’ailleurs Maître en profite pour s’amuser.
Bien sûr, cela me fait rigoler, mais j’observe les gens. Ce qui est pathétique, c’est que la plupart sont sur leur téléphone sans faire attention à leur entourage et à ce qui se passe. Je trouve cela pathétique parce que les gens ne font plus attention aux autres et sont dans leur monde.
D’un autre côté, cela m’arrange, car personne ne réagit quand je dis certains mots. Même s’il a pu arriver qu’une ou deux têtes se tournent vers moi à ces moments. Mais après tout, chaque jour est différent et je ne retrouve pas les mêmes personnes (enfin je crois).
Les appels téléphoniques permettent de garder le contact, mais je dois avouer que rien ne vaut le contact réel. Cela tombe bien, on se voit enfin le vendredi. J’aurais préféré le soir pour n’avoir aucune obligation de temps, mais ce sera l’après midi avec surveillance de l’heure.
C’est toujours cela. Mais je trouve que ces moments sont courts. Ils sont si courts que lorsque Maître part et que je me retrouve seule, je me demande toujours si ce moment a vraiment existé. Est-ce que j’ai vraiment fait ce que j’ai fait ? Est-ce que je n’imagine pas tout cela tellement ces moments sont bons et précieux ? Ce blog me permet justement de réaliser toutes les situations vécues. Car les écrire sur papier me permet de pouvoir les raconter, mais aussi de les revivre ainsi que de prendre conscience de ce que j’ai vécu et ressenti à ces moments.
Les écrire m’apportent presque autant de bien-être que les avoir vécu. Je ne sais pas si vous comprenez. C’est pourquoi ce blog est si important pour moi et que je l’écris avant tout pour moi. Même si comme cette semaine, j’apprécie lorsqu’une personne soumise m’aborde et me dise que ce blog l’aide notamment lorsqu’elle appréhende des situations ou des pratiques et de voir que la confiance en son Maître est la clef, cela me fait du bien. D’autant que ces témoignages sont rares.
Parce qu’assumer sa nature que ce soit de soumise ou de Maître(sse) n’est pas si évident. Enfin pas pour tout le monde. Cela peut demander du temps, car finalement, cela peut aller à l’encontre de son éducation, des règles sociales, de ses croyances…
Mais vu que c’est ce que l’on est, la vivre fait tellement du bien que l’on ne peut plus la cacher ni la dissimuler, on doit vivre avec, la découvrir et la combiner (si je peux le dire ainsi) avec les autres parties de soi. Certains appellent cela un côté sombre, d’autres un côté pervers. Pour ma part, c’est un côté étrange puisque je ne peux pas le révéler à mes proches bien que cela fasse partie de qui je suis. Parce que voyez-vous, tout le monde ne peut pas comprendre que la soumission, c’est bien plus profond que le fait que j’obéisse à des ordres. Même si mes proches ne me jugeront pas, ils ne peuvent pas comprendre.
C’est comme d’autres situations que j’ai malheureusement vécues et que bien que les gens conçoivent que cela soit horrible, personne hormis celles qui ont vécues les mêmes drames ne peuvent réellement comprendre ce par quoi je suis passée et qui me hantent encore aujourd’hui. Parce que ces évènements font aujourd’hui partie de moi et ont pu faire devenir la personne que je suis aujourd’hui.
C’est pourquoi il est conseillé de bien s’entourer. Cela m’a pris du temps, mais aujourd’hui, je sais que je peux compter sur les amis que j’ai rencontrés. Comme j’ai compris que ces amis peuvent ne rester que quelques années ou pour la vie selon ce que le temps nous réservera. Comme j’étais proche de certains d’entre eux et bien que ce sont encore des amis, les aléas de la vie ont fait que l’on s’est un peu éloigné. Ce n’est pas grave, d’autres rencontres se font et je parle de ce dont j’ai besoin à d’autres.
Mais je m’égare, ce qui est important de retenir, c’est que ce blog et bien souvent certains l’oublient est avant tout pour moi. Dans un second temps, pour le partager et le diffuser afin de faire comprendre ce qu’est la soumission. La vraie pas celle diffusée dans les pornos, car c’est bien plus que cela. Et enfin, si cela peut aider certaines femmes que ce soit à vivre la leur ou à éviter les dangers que l’on a pu me raconter et m’horrifier alors j’en suis fière.
D’autant que l’on ne peut pas parler de la soumission à n’importe qui. Perso, je le fais via ce blog, car j’ai besoin de l’extérioriser non pas parce que j’aurais personne à qui le raconter. Mais parce que mes proches ne pourront que toucher du doigt ce que je leur dis parce que ce n’est pas dans leur nature. Pour avoir discuté avec certains followers, je sais que je suis loin d’être la seule :). Ce sera la conclusion de cette semaine.
Blog de Lili Soumise
Blog de Lili Soumise – Une soumise BDSM raconte sa soumission