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Cette histoire est inspirée de faits réels. Toute ressemblance avec des personnes réelles est fortuite. Je l’ai écrite à la 1ère personne car c’est plus simple pour moi.

 » Comment vous vous en êtes rendu compte ?

– En réalité. Seulement maintenant, en prenant conscience, les choses se sont faites insidieusement, avec le temps et des petites choses.

– Commencez par le début. »

Je l’ai rencontré alors que j’étais jeune. J’étais naïve. Avant lui, j’avais eu quelques copains mais aucune histoire réelle d’amour. J’étais persuadée que personne ne pourrait m’aimer et que jamais je ne pourrais réaliser mon rêve : un mariage, des enfants, une maison et pourquoi pas un chien.

Suite à notre première rencontre, j’étais persuadée de ne jamais le revoir. Il aurait mieux valu, je crois. Et pourtant, que pouvais-je trouver d’attirant chez un homme qui habitait chez ses parents, n’avait pas de voiture et possédait un travail minable.

Allez savoir. Il m’a eu par ses belles paroles. Oh, cela, il sait le faire. Il sait embobiner. Je m’en rendrais compte plus tard mais ses paroles ne viennent jamais de lui. Il écoute ce qui se dit autour de lui, retient le meilleur et se les approprie.

Bref, nous nous fréquentons et nous nous installons. Je ne me rends pas compte mais c’est à ce moment-là que cela a commencé. Il a commencé à me donner des ordres de manière insidieuse. J’ai bien remarqué que cela n’était pas normal. Mais j’étais amoureuse. Je ne voulais pas le perdre alors j’ai cédé. Je comprends maintenant qu’il cherchait une femme docile, qui lui dise amen à tout, qui ne pouvait rien faire sans sa permission alors que lui se permettait de tout. M’a-t-il trompé ? Je suis convaincu que oui et pas qu’un peu.

Je me souviens que lorsque nous allions à une soirée, il me faisait de tels discours que limite, il me faisait regretter d’y aller. Quand nous étions sur place, j’étais dans une humeur telle que je ne pouvais pas en profiter. Alors que lui, papillonnait et finalement était ravi d’y être allé.

En réalité, c’était ainsi pour tout. L’emprise se fait de manière inconsciente. Je lui passais tout. Tout comme d’autres mauvais dominant, il m’a isolé. Je n’avais plus d’amis, ma famille s’éloignait. Je me suis retrouvée seule avec lui, faisant métro, boulot, dodo.

Ce que je prenais à l’époque pour de l’amour était en fait son emprise qu’il a tissé comme une toile d’araignée.

Mais c’était aussi dans le domaine sexuel. Au départ, c’était génial. Et puis, comme beaucoup de couples, quand vient la routine, j’ai voulu essayé des nouvelles choses.

Le pire, c’est qu’il se vantait d’être un très bon amant et qu’il en avait satisfait de nombreuses selon ses propos. Je me rends compte avec mon expérience d’aujourd’hui qu’il a été le pire des amants que j’ai eu. Mais en plus, il n’a jamais su me donner d’orgasme. Je n’ai eu le premier qu’à la trentaine passée et avec un autre que lui.

Alors, comme je le disais, sont arrivés les accessoires mais aussi la prise de conscience que quelque chose n’allait pas. Il voulait toujours aller plus loin mais je refusais. Seulement, un pervers n’entend pas le non. Alors, il insistait et tellement que si je voulais avoir la paix et enfin pouvoir dormir, je cédais.

Avec le temps, quand lui avait envie mais moi non, je faisais l’étoile de mer et je le laissais faire. J’ai compris bien plus tard qu’il s’agissait là d’un viol conjugal réalise sous une emprise perverse. Oui, j’ai été violée de nombreuses fois par mon mari. Tant que lui était satisfait, le reste n’avait pas d’importance.

A la fin, ma vie ressemblait à cela. Je faisais 4h de transports dans la journée. Je devais m’occuper des enfants, ranger et nettoyer la maison. Sans compter le fait de le satisfaire pour tout et pour rien. Alors que lui passait ses journées à ne rien faire puisqu’il ne travaillait pas et que pour lui, c’était naturel que je fasse tout étant donnée que je suis devenue sans consentement et sans le vouloir son esclave.

Nombre de fois, le dimanche, je suis partie me coucher vers les 16H et 17H pour dormir. Si je ne le faisais pas, je me serais littéralement écroulée. Je ne cédais pas même s’il me le faisait payer puisque cela allait à l’encontre de sa volonté.

Je me suis même rendue compte que dès que je lui résistais ou lui disais non, il ne le supportait pas. Il se mettait d’un seul coup en colère et il me bousculait contre le mur. J’avais déjà eu une remarque de la part de l’extérieur que je lui étais complètement soumise.

Mais non, j’avais ma propre volonté, je prenais les décisions. En réalité, ils avaient raison car ma volonté et mes décisions étaient toujours prises en fonction de lui et de ses réactions.

Un jour, j’étais tombée dans les transports et je m’étais fait mal à un des flancs. Rien de méchant mais une douleur qui resterait quelques jours. Le lendemain, il m’a bousculé à cet endroit là réveillant une vive douleur. J’ai exagéré, limite à m’écrouler. Il m’a emmené à l’hôpital et j’ai été choqué de ce que m’ont dit les infirmières :

« Madame, vous êtes une femme battue. Ce n’est pas normal.

– Mais non, il ne m’a jamais tapé. Juste bousculé.

– C’est de la maltraitance. »

De par sa perversité, il m’avait tellement retourné le cerveau que je ne prenais plus conscience de ce qui était. Il ne l’a jamais su mais l’hôpital m’a fait un papier comme quoi j’étais maltraitée. L’idée de la séparation était présente mais j’y reviendrais dans quelques lignes.

Ayant peur qu’il le trouve, car oui, maintenant je ne vivais que dans la peur de sa colère, de son énervement, je l’ai confié à une collègue de travail en qui j’avais confiance. Il ne le sait pas non plus mais j’ai fini par raconter mon histoire. Car j’avais honte, c’était de ma faute.

Mais je suis tombée sur des collègues formidables qui sont tombés des nues tellement j’e le cachais si bien. Sûrement là que la prise de conscience a commancé.

Il y a eu un autre jour où l’on s’est disputé fortement. La prise de conscience commençant, je commençais à lui résister, à ne plus lâcher. J’ai vu dans son regard qu’il allait me taper voire pire. J’ai pris peur et j’ai fait la seule chose qui me semblait me protéger.

J’ai couru dans la chambre de notre fille qui faisait la sieste. Cela l’a réveillé. Je l’ai prise dans mes bras en pleurs en attendant que cela passe. Lui me criait de la laisser dormir, de sortir.

J’avais beaucoup trop peur qu’il me fasse du mal , j’étais convaincu que si j’allais vers lui, il me frapperait voire pire. En discutant avec d’autres, j’ai compris que j’ai eu la bonne réaction car si j’ai eu cette sensation qu’il allait me frapper, c’est qu’il le ferait.

Il a essayé alors de m’apitoyer mais rien ne marchait. Il a alors appelé sa mère qu’il m’a passé. Elle m’a limite engueulé d’avoir réveillé ma fille et que son fils jamais ne me ferait du mal. Elle ne me croyait pas.

Je savais qu’elle protégeait son fils mais ce dont je n’avais pas mesuré c’est qu’elle nierait tout ce dont son fils était capable y compris le viol et la maltraitance de sa femme. Avec le recul, cette femme est une hypocrite et prête à tout pour protéger sa famille même s’ils font le pire. Elle va même jusqu’à être aveugle car elle refuse de croire que ses enfants soient capables du pire. Bref, chaque mère agit du mieux qu’elle peut pour protéger les enfants.

Pour en revenir à l’histoire, j’ai fini par sortir de la chambre. Il ne m’a pas frappé. Il s’est excusé et est passé à autre chose. Mais l’enfer a continué. Alors comme j’entends dans beaucoup d’histoires, pourquoi n’est-elle pas partie ?

Déjà, il faut vous dire que j’étais persuadée d’être une femme laide, bête, stupide et qu’aucun autre homme ne voudrait de moi. De plus, vu qu’il ne bossait pas, j’aurais à la charge mes deux filles en bas âge. Avec mon boulot et elles, les frais de garderie… Bref, j’étais convaincue que je ne m’en sortirais pas.

Et puis, la maison ? Je l’adorais et si je me séparais de lui, il faudrait la vendre. Alors, détruire tout cela ? Bon avec l’enfer à côté ?

Pour être honnête, l’idée de la séparation a tourné dans ma tête pendant 3 ans avant qu’elle ne soit effective. Il aura fallu d’un texto pour que le déclic se fasse.

Lorsqu’il est parti pour la semaine à sa foutue formation, j’ai fait une chose qui l’a bien mis en colère. J’ai piraté son ordinateur pour avoir les droits d’admin. De base, je voulais récupérer les photos et fichiers que je souhaitais garder. Mais la surprise c’est que je suis tombée sur des photos érotiques mais aussi perverses et incestueuses. Incestueuses dans le sens où c’était les simpsons dans des positions sexuelles choquantes. Comme Bart pénétrant sa propre mère.

J’étais dans un tel état de choc que je ne savais plus quoi faire. Alors j’ai fait ce qui me semblait le mieux. J’ai vidé son disque dur mais aussi son disque dur externe qui lui faisait office de sauvegarde.

Le lendemain, j’ai commencé les démarches mais il faudra attendre 6 mois pour que la foutue cohabitation s’arrête.

Toutefois, 2 femmes formidables m’ont aidée et sans qui je n’aurais pas pu faire toutes ces démarches : un agent immobilier et la nounou des filles. Je me suis rendue compte que tout ce que je cachais n’était pas si invisible que cela mais qu’en plus, elles m’ont beaucoup donné.

C’est ce jour que j’ai décidé d’être honnête et transparente. Je ne commets plus aucun mensonge même des petits.

Mais je ne m’en étais pas sortie pour autant. Il m’a fallu quelques séances de psy pour que j’apprenne de nouveau à m’aimer et à réaliser que je me sous estimais à tort. Bien que cela fasse des années et que j’ai fait un parcours pour m’en remettre, il y a encore des restes.

C’est avec elle que j’ai réalisé à quel point j’étais sous emprise et que j’avais été violé pendant quelques années. Mais bon, on était séparé, c’était le père de mes filles, ma parole contre la sienne, aucune preuve, j’ai laissé courir car je voulais laisser tout cela derrière.

Le pire, c’est quand j’ai eu un copain, je suis allée chez lui. Il a été super mais il voulait qu’on couche ensemble. J’ai passé la soirée à jouer les anguilles tandis que lui me courait après. Drôle de soirée. On en a parlé après et il m’a posé cette question terrible :

 » Pourquoi tu n’as pas dit simplement non ? »

J’étais horrifiée. J’ai réalisé que j’avais appris à ne plus dire non et quand bien même je le disais, il n’était pas respecté. Donc je ne le disais plus. Mon comportement n’était pas le bon et anormal. Mais quand vous passez des années ou le non est nié, vous restez dans vos habitudes.

Alors oui, je suis devenue pendant des années l’esclave d’un homme malgré moi où j’ai énormément souffert.

La psy m’a beaucoup aidé mais par la suite, j’ai rencontré celui qui est mon meilleur ami et qui est hypnothérapeute qui a fini le travail commencée par elle. Aujourd’hui, je suis fière de dire que grâce à lui, non seulement je ne suis plus sous son emprise mais qu’en plus, je n’en ai plus rien à foutre. Il pourrait mourir, être clochard, être millionnaire que cela ne m’atteindrait pas. Il est devenu un étranger à ignore.

Seulement, il n’en est pas de même pour lui, il m’espionne et trouve des moyens pour connaître des choses de ma vie. Ce qui est risible c’est qu’il détourne ses évènements en pensant les retourner contre moi. Pire, il est tellement obsédé à l’idée de me détruire tellement il ne supporte pas que je sois heureuse que sa nouvelle copine l’a quitté à cause de moi.

Et vous savez quoi, cela m’a bien fait rire. Je me dis qu’il existe une justice sur terre. Qu’il continue à m’espionner et à en savoir plus, j’en ai rien à foutre.

Je vais même jusqu’à ignorer ses mails. Et vous savez quoi, j’ai adoré quand il s’est énervé et offusqué quand il s’en est aperçu. Qu’ai-je fait ? Rien, je continue de l’ignorer.

Je lui donne des éléments factuels auxquels il ne peut rien dire et qui sont des arguments solides alors que lui n’en a aucun à part celui « d’essayer de me faire chier ». Mais il n’y arrive pas donc cela l’énerve donc je l’obsède encore plus et il est juste dans un cercle vicieux. Alors que moi, je suis dans un cercle vertueux 🙂

Je peux le dire aujourd’hui, je suis libérée de son emprise. Je suis heureuse et équilibrée. Mais il a fallu attendre 3 ans avant que j’aie le déclic pour partir. Il a fallu deux femmes formidables pour redémarrer. Une psy et un meilleur ami pour reprendre confiance en moi et avoir une meilleure estime de moi (le travail n’est pas encore terminé).

Alors, je le reconnais, il m’a fallu force et courage qui n’est pas donné à toute femme maltraitée ou battue. Car même si vous vous en apercevez et que vous voulez l’aider, si elle n’a pas le déclic ni l’espoir que le futur sera meilleur, elle restera avec son pervers.

Pour des personnes qui n’ont pas connu cette situation, cela paraît incroyable mais je vous assure que décider de quitter quelqu’un quand on a une faible estime de soi n’est pas aussi facile qu’il n’y paraît.

Aujourd’hui, je regrette d’avoir attendu 3ans quand je vois ce que je suis devenue par la suite.

Alors attention quand vous choisissez un dominant qui se dit Maître. Certains prennent le prétexte du BDSM pour maltraiter des femmes et alors ils deviennent des Cookies empoisonnés !

J’espère que mon histoire pourra aider et si besoin, contactez-moi : blogunesoumise@gmail.com

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6 commentaire

  1. Une grosse dose d’émotion à la lecture de ce récit.
    J’y reviendrai et probablement j’agrémenterai mon commentaire.

  2. Bonjour Lili, j’ai parcouru votre récit et je me retrouve dans votre histoire. J’ai été à la place de votre enfant et j’ai gardé des souvenirs de violence comme vous le décrivez. Je suis heureux de savoir que vous avez choisi de vivre pour vous avec toutes les difficultés que cela implique.
    COURAGE FORCE ET HONNEUR

  3. Je pensais ne pas avoir lu votre histoire, mais comme je l’ai commentée c’est que je l’avais bien lue. Et je m’en souviens bien.
    Je l’avais seulement mise de côté pour pouvoir y revenir plus tard.
    Ce n’est ni le jour ni le moment pour que je le fasse, mais votre histoire est tellement courante, loin d’être banale malheureusement !
    Et c’est ce genre d’histoire qu’on retrouve souvent dans les récits de soumises.
    D’autres ont fait le même parcours.
    Après une expérience désastreuse, souvent elles y reviennent, non plus pour subir, mais comme un choix qui finit de les combler parce que la personne qu’elles ont rencontré leur a permis de découvrir qu’il peut y avoir dans ce genre de relation une femme forte, qui assume ses choix et qui en tire beaucoup de satisfactions.
    Alors oui, j’y reviendrai encore à l’occasion.

    1. Bonjour,

      Comme dit au début, CELA N’EST PAS MON HISTOIRE.
      JE ME SUIS JUSTE INSPRIREE D UNE HISTOIRE VRAIE.
      Et comme vous le dites, ce genre d’histoire arrive malheureusement à trop de femmes.

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